La séparation et le renouvellement de l’être parachèvement de l’individu
- sheinrosemusic
- 15 nov. 2020
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 août 2023

בס"ד
1. Séparer PaRaD
2. Poursuivre, persécuter RaDaPH
3. Tapisser, molleton RaPaD
Le cheminement spirituel est fait de séparation et de renouvellement.
Le cheminement spirituel est fait de séparation et de renouvelement. Nombreuses sont les personnes qui vivent la séparation PaRaD comme un drame sans véritablement en distinguer les tenants et les aboutissants.
La séparation entraîne la persécution, la poursuite RaDaPH de celui qui l'a initié par celui qui ne l'a pas acceptée. Une grande souffrance de l’individu est à la clé. Pour l’égo, cette séparation est vécue comme un échec, c'est un coup difficile à supporter : une déchirure dans le tissu RaPaD fragile de la personnalité.
Au cours de notre cheminement spirituel, nous allons expérimenter des séparations suivies de renouvellement. Toutes ces séparations sont in fine un bienfait dans la mesure où elles sont vécues dans la foi. Pour preuve, tous les héros de la foi les ont vécues.
Nous pouvons distinguer les séparations dites “positives”, qui contribuent directement à notre renouvellement, et plus tard au changement ; des séparations dites “négatives” mais qui sont elles aussi un bienfait car "nécessaire" puisqu'elles ont pour unique but de déblayer notre chemin agissant comme un balai pour désencombrer le passage. Vu sous cet angle, la séparation nous permet de garder un cap.
Toutes ces séparations sont in fine un bienfait dans la mesure où elles sont vécues dans la foi. Pour preuve, tous les héros de la foi les ont vécues.
L'homme doit se souvenir que son bien-être et ses désagréments sont entre les mains du Créateur, béni soit-Il.
Si HaChem se sert d'autres personnes comme moyens pour lui nuire, il leur accordera le bénéfice du doute et supposera qu'il est le premier à avoir mal agi envers HaChem. Il suppliera le Tout-Puissant de permettre l'expiation de ses fautes.
Ainsi, les souffrances devront être considérées comme des expériences. La vie ne serait pas, par conséquent, une suite d’épreuves mais une suite d’expériences qui nous permet de nous améliorer, de comprendre et d’apprendre.
Mais cela ne suffit pas de comprendre et d’apprendre, il faut aussi continuer à entrer dans ce que l’on appelle la co-naissance, c'est-à-dire "naitre avec".
Mais cela ne suffit pas de comprendre et d’apprendre, il faut aussi continuer à entrer dans ce que l’on appelle la co-naissance, c'est-à-dire "naitre avec". On peut être diplômé, avoir un très beau discours, mais si notre connaissance n’évolue pas, si elle reste figée dans le contexte dans lequel on l’a apprise - et c’est ce qui se passe dans beaucoup de cas - cette connaissance est en quelque sorte "morte" car la vie n'y coule plus.
La co-naissance est celle qui présage d'un futur envisageable grâce à un renouvellement. C’est une autre dynamique. Les épreuves ne seraient là que pour nous faire comprendre que l’on est autre chose qu’une somme de souffrances, ou une suite d’épreuves subies.
La grandeur de la Thora est dans la droiture et dans l'annihilation des réactions primaires négatives de l'homme.
La Guéméra, le 'Houmach ou le Choul'han 'Arouckh nous disent :
- "essaie de parfaire tes qualités de cœur, sois prudent et tâche de ne blesser personne dans le temps qu'il te reste à vivre".
Tel Homme qui est capable de réagir comme tel est un Homme grand et pur.
S'il se conduit ainsi, ses ennemis deviendront ses amis, comme il est écrit (Proverbes 16:7) : HaChem agrée-t-Il les voies d'un homme, Il lui accorde même les faveurs de ses ennemis (Traité des devoirs du cœur, section de la confiance en D.ieu).
On doit donc se parfaire de notre vivant tant que nous sommes encore dans ce monde.
Pour en revenir à la séparation, l’histoire des Hommes elle-même est faite de séparations : celles qui sont les plus bénéfiques sont celles que nous vivons sans persécution, sans antagonisme.
Par exemple, bien que le prophète Yirmiyahou (à qui l’on attribue le livre de Eikha) se soit lamenté de toutes les difficultés d’Israël, il considéra ces tourments comme « les bontés de D. » (Eikha 3,22).
Toutes les souffrances étaient des bénédictions cachées destinées à élever Israël à un niveau supérieur de service de D.ieu (Méam Loez – Eikha 3,22).
Les séparations qui sont réparatrices demandent une foi ferme, du renoncement et une certaine maturité. Seul un Homme libre, renouvelé, distingue ces cas de figure.
Aussi, certaines fois “une allusion suffit au sage, mais on doit frapper le sot avec une pierre” (Midrach, Michlé 22).
Les mots en hébreu nous aident à le comprendre.

La séparation est une étape d'individualisation d’une personne. Un homme libre définit ses limites, trace son territoire, se préserve des persécutions souvent "gratuites" grâce à un travail d’individualisation personnel.
Et c’est précisément cette séparation qui fait partie d'une étape qui tissent le tissu RaPaD (3) de sa propre individualité.
En construisant une identité "séparée" PaRaD (1) l’individu permet de "tapisser", de "structurer son identité", c'est-à-dire de vivre sans peur du jugement ou du regard des autres. Sans poursuivre un gain éphémère, ni copier une autre identité pour avoir l’impression d’exister, sans persécuter (RaDaPH) (2) et sans blâmer les autres.
Nous allons prendre exemple de la symbolique de l’union de deux individus pour la réussite d'un mariage.
La symbolique forte du mariage : ce sont deux individualités qui réussissent leur union.

1. Nouveau, renouveler, innover HiDeCH
2. Suspecter, soupçonner HaChaD
3. Soudoyer, exercer de la séduction par pot de vin ChaHad
Si deux personnes se marient, c'est surtout deux individualités qui réussissent leur union.
La tradition juive dit que Hachem s’occupe à “assembler” des couples mais la réussite du mariage sera aussi miraculeuse que le miracle d’ouvrir la mer rouge.
A y bien regarder, les publicitaires ne font pas l’apologie d'un mariage durable. Leurs arguments servent plutôt la séduction, les désirs, l’extériorité, l’attrait du “nouveau” qui est toujours éphémère, comme un feu de paille.
C’est un choix de société qui précède un choix de vie. Edom en est épris.
La publicité est un pot de vin CHoHaD (3), un faux et un usage du faux assumé et largement utilisé par la masse médias. C’est un faux cadeau. Le vrai cadeau suppose une version renouvelée de nous-mêmes.
Le vrai cadeau suppose une version renouvelée de nous-mêmes, un véritable re-nouveau par définition in-imaginable à l’instant T.
Combien d’hommes et de femmes sincères sont à la recherche de leur âme sœur ?
Combien ont été surpris par la mine de leur zivoug ? Loin de ressembler à leur pré requis (l’image qu'ils en ont par la publicité ou les vedettes), le véritable zivoug est souvent une personne auquel ils ne s'attendent pas !
Et pour cause ! Cette nouveauté provoque pour certains le soupçon et le plus souvent la peur ! D'autres se posent mille questions : comment irais-je vers cet inconnu(e) ? Comment vais-je la (le) reconnaître sans peur ?
La peur n’est pas en soi répréhensible… mais si cela nous immobilise pour en savoir plus sur cet autre, c’est toujours parce que cette nouvelle vision ne correspond pas à nos attentes même si, paradoxalement, elle correspond irrésistiblement à notre besoin.
Il faut creuser. Dans la prière. Car on peut passer devant notre destinée sans l’aide du Souverain.
Si cela avait été avantageux de comprendre les voies d’Hachem, alors Il ne nous aurait pas refusé de les comprendre. C’est à notre bénéfice de devoir faire un « acte de foi », en acceptant le jugement d’Hachem même lorsque notre logique ne peut pas l’apprécier (Bné Yissa’har)
Prions sincèrement Hachem et il nous guidera dans la vérité (Tehilim 25).
Nous éviterons alors les vaines batailles avec l’égo et des souffrances.
Le changement succède au renouvellement dit-on.
Le changement précède d’un renouvellement de l’âme.
Sans une épouse, un homme ne pourra pas se renouveler.
Le renouveau implique un changement à venir, une promesse qui passe par l’acceptation de ces renouvellements. Et ce changement (d'être) est précisément ce que nous n’avions imaginé, même pas en rêve ! Notre devenir ne ressemble pas à un scénario déjà pré écrit.
L'Épouse potentialise un homme, quel qu’il soit, car elle personnifie ces changements, étant adaptée à son mari, elle épouse sa destinée ; elle fera office de turbine (ou de mèche), Hachem d'ingénieur, et l'époux allumera la flamme, les deux étant censés l'entretenir la flamme (l'huile).
L'amour est la seule façon de saisir par un autre être humain dans l'essence même de sa personnalité. Il révèle à celui qui aime les caractéristiques essentielles de la personne aimée et même les possibilités qu'elle n'a pas encore réalisées (Victor Frankl).
L’obligation de émouna, fondement essentiel des mitsvot, commence là où prennent fin l’intelligence et la raison de l’homme (Rav ‘Haïm de Brisk).
Habakouk résuma les 613 misvot en une phrase : « Le tsadik vit par sa croyance en Hachem/émouna ». » (Makot 24b), car celui qui s’y renforce bénéficiera de l’aide Divine même s’il a fauté et n’a pas encore amélioré ses traits de caractère.
Il traversa facilement les tourments de la vie et parviendra à son but. [rav Yé’hezkel Lévinstein (Ohr Yé’hezkel) – sur Dévarim 1,22]
La précipitation fait échouer la destination. L'accomplissement d'une destinée se fait selon la force de notre émouna.
L'accomplissement d’une destinée se fait selon la force de notre émouna (foi), qui grandira elle aussi selon notre niveau de conscience.
Nous devons éviter la précipitation mais être toujours prêt à agir au moment opportun.
Adam qui voulait accomplir sa destinée, a su qu’il devait faire venir un libérateur mais s’est précipité en consommant avant le temps son union avec ‘Hava.
Quelle a été la conséquence directe ? La séparation ! Une séparation pendant 130 ans ! Une séparation réparatrice. Le Roi David a commis la même erreur avec Bath Chéva.
Notre destinée est liée à notre vision mais la réussite de notre mission doit avoir de la mesure. Faire les choses en son temps et en pleine conscience est le plus cadeau qu’il soit pour un Homme libre.
Tous les époux l’admettent : leur épouse leur a permis de se dépasser, d’aller de l’avant, de se donner malgré tout. Mais ils ont dû lutter pour faire advenir leur devenir.
L’épouse est une chance (mazal) un gage de renouvellement qui hélas n’est pas accordée à celui qui a peur du changement (égo).
La libération de notre potentiel est au final une prédestination qui a réussie.

J'écris dans la catégorie "l'hébreu miroir de l'être" pour partager avec vous la richesse et la splendeur de la langue hébraïque. Tel un "dictionnaire du sens de la vie" chaque mot hébreu est un mode d'emploi à lui seul. Les articles sont inspirés du livre d'Irit Slomka Saguy. Cette auteur, israélienne d'origine, est professeur d'hébreu.
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