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Rachel Bluwstein, une poétesse de langue hébraïque

Dernière mise à jour : 9 août 2023



Rachel Bluwstein
Rachel Bluwstein

Rachel Bluwstein Z'l (20 septembre 1890 - 16 avril 1931) était une poétesse de langue hébraïque qui a immigré en Israël qui faisait alors partie de l'empire ottoman, en 1909.


Elle est connue sous son prénom Rachel ( Hébreu : רחל , ou comme Rachel

la Poétesse.


En 1909, à l'âge de 19 ans, Rachel visite la Terre d'Israël avec une de ses sœurs, Shoshana (1889–1965), en route pour l'Italie, où elles envisagent d'étudier l'art et la philosophie.


Elles décident de rester en Israël comme pionnières sionistes et apprennent l'hébreu en écoutant les enfants parler dans les jardins d'enfants. Elles s'installent à Rehovot et travaillent dans les vergers.


En 1911, Rachel se fixe à Kvoutzat Kinneret au bord du lac de Tibériade, où elle étudie et travaille dans une école agricole pour les femmes. À Kinneret, elle rencontre l'idéologue sioniste, Aharon David Gordon, qui va avoir une grande influence sur sa vie et à qui elle dédiera son premier poème en hébreu.


En 1913, sur le conseil de Gordon, elle se rend à Toulouse pour apprendre l'agronomie et le dessin.

Quand éclate la Première Guerre mondiale, incapable de rejoindre Israël, elle se rend en Russie où elle enseigne aux enfants juifs réfugiés.


Elle y connait la pauvreté et le travail éreintant. Ces mauvaises conditions de vie entraînent la réapparition de la maladie pulmonaire dont elle avait souffert dans son enfance. C'est certainement à cette période qu'elle contracte la tuberculose.


Seule, malade et affamée, elle n'a qu'un souhait : retourner en Israël.

Après la guerre, elle embarque sur le Rusian, le premier bateau reliant la Russie à Israël. Pendant quelque temps, elle travaille au petit kibboutz Degania, une communauté agricole pas très éloignée de Kinneret. Cependant, peu de temps après son arrivée, elle est diagnostiquée atteinte de tuberculose, une maladie à l'époque incurable.



La maison de Rachel au 64 rue des Prophètes à Jérusalem (1925)
La maison de Rachel au 64 rue des Prophètes à Jérusalem (1925)

Dans l'impossibilité de travailler avec des enfants par crainte de la contagion, elle est priée de quitter le kibboutz et doit se débrouiller par elle-même.


En 1925, elle vit dans une petite maison blanche bâtie dans la cour du 64 Rue Haneviim (rue des Prophètes) à Jérusalem, cour de la maison où habita le peintre William Holman Hunt. Ensuite elle s'installe à Tel Aviv et passe une grande partie du restant de sa vie à voyager.


Elle vit chichement en donnant des leçons privées d'hébreu et de français avant de finalement entrer dans un sanatorium pour tuberculeux à Guedera.



A l'âge de 40 ans, elle est enterrée dans le cimetière de Kinneret.

Rachel meurt le 16 avril 1931 à l'âge de 40 ans. Elle est enterrée dans le cimetière de Kinneret, dans une tombe dominant le lac de Tibériade, suivant les vœux exprimés dans son poème :



Lac de Tibériade vu par le satellite Spot.
Lac de Tibériade vu par le satellite Spot.
Quand le Destin décidera Habitant loin de ta région, Je viendrai, Kinneret, Pour dormir dans ton lieu de repos ! 

Le lac de Tibériade est un lieu de pèlerinage pour les Juifs. Nombreux rabbins de renommé y sont enterrés et de nombreux passages de l'Evangile y font référence sous la mention" mer de Galilée".


En hébreu, son nom est « mer de Kinneret » (ים כנרת). Une explication du nom Kinneret est qu’il s’agit d’une allusion à sa forme, kinnor (כנור) signifiant « lyre », d’où kinneret « en forme de lyre ». Selon le Talmud, le nom du lac lui vient du fait que « ses fruits sont doux comme le son de la lyre » (Talmud de Babylone, Meguila 6a).


Dans la chanson "Ma mer de Galilée", Rachel, qui est malade de la tuberculose, exprime son désir d'y aller, elle qui a été expulsée du lieu en raison de sa maladie. Une chanson a été interprétée par Shimon Israeli.



Poèmes

M'entends-tu, toi qui es Si loin de moi, mon aimé ? M'entends-tu crier à haute voix, Te souhaitant d'être heureux, te souhaitant près de moi ?

Le monde est vaste, ses chemins variés, Courtes rencontres, longs départs, Hommes, aux pieds incertains, vous reportez toujours votre retour, Pour retrouver le trésor que vous avez perdu. Mon dernier jour approche Dans les larmes de la séparation Je t'attendrai jusqu'à ce que La vie me quitte Comme Rachel fit avec son bien-aimé. 


Stérile

Oh, si j'avais un fils, un petit fils,

avec des cheveux bouclés noirs et des yeux intelligents,

Un petit fils avec lequel se promener dans le jardin

sous le ciel du matin

un fils,

un petit fils

Je l'appellerais Uri, petit Uri qui rit,

un nom tendre, aussi léger que plein de joie

comme lumière du soleil sur la rosée, comme trébuchement sur la langue

comme le rire d'un garçon -

"Uri"

Je l'appellerais.

Et toujours j'attends, comme mère Rachel attendait,

ou Hannah à Shiloh, elle la stérile,

jusqu'au jour où mes lèvres murmurent,

"Uri, mon fils."





Rachel Bluswstein
Rachel, héritière des grands écrivains russes

Biographie : "Quand Israël rêvait" la vie de Rachel Bluwstein, de Martine Gozlan.


Héritière des grands écrivains russes, première poétesse de l'hébreu moderne, muse des pionniers d'Israël, Rachel Bluwstein a été une héroïne moderne au destin romanesque.


Intellectuelle farouche, elle s'est imposée, au nom de toutes ses sœurs de par le monde, dans les domaines jusqu'alors masculins de l'écriture et de l'action.


Son œuvre, qui a connu un immense succès de son vivant, perdure après sa mort comme un pan de la littérature universelle.


Cette biographie illustrée nous fait revivre, à travers son histoire personnelle, sa soif de justice, son combat pour l'humanité, la seconde vague d'immigration juive qui gagna la Palestine à l'orée du xxe siècle.


Une vie marquée du sceau de la passion, celle d'une artiste et d'une terre.

Un livre mémorial brandit contre la fatalité des haines.

Une voix à découvrir et à écouter. Incessamment.









Rédigé par Sheinrose.


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