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Un outil pour Le Servir

Dernière mise à jour : 20 févr. 2022


Un outil capable de Le servir
La soif du sacré dissipe la soif du profane (Rabbi Chmouel de Sokhatchov)

בס"ד



כלי KeLY un ustensile, outil, récipient

יכל YaKHol être capable, pouvoir, être apte

KYeL calibrer, ajuster un instrument כיל



כלי un outil pour servir

Le mot qui signifie un instrument ou un outil en hébreu est le mot “kely”. On sait qu'un kely mal adapté ou non ajusté ne peut pas être utile car nous ne pouvons pas en faire usage.


La question posée est : sommes-nous un kely apte à servir ?

Sommes nous adapter à la tâche qui nous incombe, à ce qui a été défini avant même notre venue dans ce monde ?


L'Hébreu nous apprend que nous sommes des outils par les actes que nous posons. Ainsi, on reconnaît un arbre fruitier à son fruit :


- Soit nous sommes effectivement aptes, et nous servons, et dans ce cas, nous portons de bons fruits, à la vue de tous ;


- soit nous ne sommes pas capables, et nous nous desservons nous-mêmes, et dans ce cas, nous sommes un outil inapte, un instrument d’aucune utilité.


Alors la question est : comment nous rendre aptes à la tâche qui est la nôtre ? Qu’est-ce qui permettra de nous rendre utile dans l’univers ?


C’est par l’ajustement de soi, le “kioul”, la prise de conscience de notre rôle, de la juste place qui est la nôtre.


Tous les verbes en hébreu possèdent un infinitif, sauf le verbe “pouvoir”. En effet, en sommes-nous capables ? Qui a cette capacité ? Sommes-nous vraiment capables de par nous-mêmes ?


L’anagramme du mot Yakhol qui signifie “peut” (du verbe pouvoir) signifie Ya-Kol” “D.ieu (est) tout”.


La réponse est : oui ! D.ieu peut ! Tout ! Au sein même de notre impuissance !


Ainsi, c'est lorsque nous sommes faibles que nous sommes forts !


Quand nous prenons “conscience" de la toute puissance du “D.ieu” qui (peut) tout ! Alors, au delà de nos pensées, limitées, nous pouvons (Esaie 55:8).


Mais comment faire ?


Tout d'abord, nous reconnaître comme un outil, un kely en hébreu. En effet, nous devons d'abord co-naitre que notre capacité vient de Lui.


Et on n’a jamais entendu un récipient qui a un usage de “contenant” se glorifier de lui-même alors que son existence même est conditionné par son “contenu” !


Celui qui en a conscience, “existe”, véritablement. Il est un ustensile propre, apte et utile à Son Maître. Sa conscience est renouvelée.

En suivant cette logique, nous savons maintenant que nos véritables capacités ne sont pas connues à l'avance ; elles se révèlent au contraire quand le kely est ajusté ou quand il est utile c'est à dire annulé et soumis à son Maître.


De là, nous comprenons que notre réceptivité conditionne toute notre vie et son sens.

Tout en découle, ce que nous sommes et ce que nous serons demain avec l'aide de D.ieu. Rien n’est joué à l'avance !


Il n'y a aucun pronostic !


C'est en possédant notre juste place que nous sommes un kély, un récipient, et en acceptant de le rester, modestement.


Toute notre force réside dans cette simplicité (d’apparence) mais qui vaut de l’or !


La Kabbale s'adresse à notre génération : l'Homme en redécouvrant l’Essence même de la Parole (et donc de sa propre parole), permet à l’humanité d'accomplir Sa Mission à savoir rétablir l’homme véritable. Peu d'Hommes trouvent ce chemin et s'y maintiennent.


Nous avons certes le pouvoir de l’autodéfinition en trouvant notre juste place dans ce monde car nous sommes dotés du libre arbitre mais pas de tous les pouvoirs sous peine de s’arroger le rôle suprême, celui de D.ieu !


Cette reconnaissance de notre juste place nous place dans l’univers dans un sentiment de reconnaissance qui nous préserve de l’orgueil et du sentiment de toute puissance, source d’épuisement et d’aveuglement.


L'histoire des Justes de toutes les générations nous éclaire sur ce chemin.



Un outil capable de Le Servir
Il faut débusquer le sacré dans le quotidien, l'extraordinaire dans l'ordinaire (Rabbi Na'hman de Breslev)

Un autre anagramme, celle de kely, outil, est “Kol-Y’ qui signifie “Tout-D.ieu”.

Le véritable “kely” reçoit : il comprend que ses capacités sont littéralement “divines”.


Ce mot nous évoque aussi le mot “rein” la conscience qui se dit en hébreu “kiliah”.C'est le même mot “kely” mais avec un hé en plus.


Les reins et la conscience : il filtre les déchets lorsqu'ils sont chargés.

Le rein a une fonction que nous connaissons : il filtre le sang et purifie les déchets. Comme le rein, notre conscience est tout aussi chargée. Elle a besoin de faire le tri, entre les bonnes et mauvaises actions, entre les bonnes et les mauvaises paroles, entre les bonnes et les mauvaises pensées Etc.


Le Roi David dans une prière secrète adressée à D.ieu dit : Je bénis l'Eternel, qui a été mon guide : même de nuit, mes reins m'en avertissent" (Tehilim 16:7).


A l'instar de ce Juste, nous avons besoin d’un éveil de la conscience, de nous éveiller pour garder le vrai, le bon, et de chasser le superflu, pour sauvegarder l’Essen-Ciel, en nous, en dépôt, prêt à se révéler.


Un outil capable de Le Servir
Qui se sanctifie énormément goûte de son vivant aux délices du monde futur (Rabbi Elimelékh de Lizensk)

Genèse 37-34 : Et Ya'aqov déchira ses vêtements et mis un cilice sur ses reins et il porta longtemps le deuil de son fils.

De nombreux jours soit vingt-deux ans se sont écoulés entre la vente de Yossef et la venue de Ya‘aqov en Egypte (Beréchith raba 84, 20).


Il est écrit : « Yossef, âgé de dix-sept ans... » (verset 2), et il en avait trente lorsqu’il a été présenté à Pharaon (infra 41, 46).


Soit un total de vingt-deux ans, correspondant aux vingt-deux années pendant lesquelles Ya’aqov n’a pas honoré son père et sa mère (Meguila 17a) : les vingt ans passés chez Lavan, plus deux ans sur le chemin du retour, à savoir un an et demi à Soukoth et six mois à Beith-El.


C’est ce que Ya‘aqov avait dit à Lavan : « ces vingt ans que j’ai été (zè li – littéralement “voici pour moi”) dans ta maison » (supra 31, 41), « pour moi » signifiant : elles retomberont sur moi, et j’aurai un jour à subir un même nombre d’années de punition » (commentaire de Rachi).


On apprend de ce passage que les justes sont jugés à l'épaisseur d'un cheveu. L’Eternel-Cebaot est un Juge intègre, sondant les cœurs et les reins (Jérémie 11:20) et Il rend à chacun selon ses œuvres (Jérémie 17:10).


Etre un juste nous apprend à reconnaitre notre propre responsabilité, à être précautionneux sur nos propres faiblesses et sur nos défauts.


Pour ceux qui souhaitent y parvenir, nous avons besoin d'un réveil d'en bas.



Toute la grandeur de la révélation aura lieu à la résurrection des morts.

Nos Sages nous apprennent que la mitsva de la tsédaka (charité) jouera un grand rôle à la fin des temps.


Je suis convaincue qu'elle est l'un des outils par lequel nous pourrons atteindre le but que nous nous sommes fixés.


L'Admour Hazaken zal (Auteur du Tanya) explique selon le verset des Tehilim :


" Ta Mitsva est très large" - "Ta Mitsva" - qu'il s'agit de la Tsédaka "très large" - ce qui signifie que cette Mitsva a une surface très large dans laquelle pourra dans le futur s'introduire la révélation de la Lumière infinie de D... qui est sans limite.

Cette révélation aura lieu grâce au réveil d'en bas c'est à dire grâce au travail de l'homme.


Elle sera considérée comme étant un bienfait sans contrepartie de la part de D ; en effet aucune action humaine ne pourrait justifier une telle révélation.


Ceux qui feront de la tsédaka parviendront à un grand niveau spirituel dans ce olam hazé, et dans le Gan Eden, ils prendront une place selon le niveau qu'ils auront atteint (Tehilim 112:9).


Les érudits de la Thora n'y connaitront pas le repos car ils s'élèveront en permanence. Le repos ne sera en fait connu que lors de la résurrection ; en effet, l'essence de la Lumière infinie les éclairera tous sans fin et il n'y aura plus lieu de distinguer entre tous les niveaux.


Humbles seront tes débuts, mais ta fin sera excessivement prospère (Job 8:7).

Dès lors, mêmes si nous passons par des débuts modestes et défavorables, nous pouvons néanmoins prospérer excessivement "à la fin" (Job 8:7).


La mission de l'Homme sur terre est de raffiner son être physique afin qu'il puisse se relier à son essence spirituelle, sa Source, son créateur.


Il conviendra qu'il se purifie, se raffine, s'écarte de toutes voies matérielles qui le séparent de ce but. De cette façon, une lumière divine brillera dans toutes ses activités.(lire l'article : les forces de l'obscurité à l'assaut de l'esprit et du coeur de l'Homme).


Il faudra simplement qu'il garde à l'esprit qu'il est indispensable qu'il passe par des hauts et des bas afin de démontrer sa sincérité et sa fidélité.


Dans cette espérance, qu'il soit sobre, persévérant, humble, gardant ses reins ceints et sa lampe allumée.


Le meilleur, l'infini est à venir !



Rédigé par Sheinrose


Lire un article complémentaire : l'harmonie retrouvée à la fin du monde.


A propos : j'écris dans la catégorie "l'hébreu miroir de l'être" pour partager avec vous la richesse et la splendeur de la langue hébraïque. Tel un "dictionnaire du sens de la vie" chaque mot hébreu est un mode d'emploi à lui seul. Les articles sont inspirés du livre d'Irit Slomka Saguy, l'hébreu, miroir de l'être. Cette auteur, israélienne d'origine, est professeur d'hébreu.



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