La rose d'Israël selon le Zohar et la kabbalah (Deuxième partie)
- sheinrosemusic
- 5 mars 2023
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 oct. 2023
בס"ד
Le couple de couleurs blanc et rouge occupe une place symbolique dans la Kabbale. Cela rend possible l'immixtion entre la Clémence et la Rigueur.
Zohar I 91a : les couleurs qui y apparaissent se tenaient au-dessous : l’une à droite pour la couleur blanche, l’autre à gauche, pour la couleur rouge et une autre enfin qui confondait toutes les couleurs.
L’univers s’édifie par opposition des forces antagonistes dont l’harmonie naît d’un équilibre.
Sortent alors de l'éther des couleurs semblables à des flammes en alternance blanches et rouges, poussées par une force nommée lihlouah, humidité primordiale. Ces deux couleurs se multiplient en une infinité d’autres.
Le prologue du Sefer ha-Zohar, à travers la représentation de la rose, établit un lien entre la couleur rouge et la communauté d’Israël. Ouverture de Rabbi Hizqiah - il est écrit : comme la rose entre les épines.
Qu’est ce que la rose d'Israël ?
Telle la rose entre les épines qui comporte du rouge et du blanc, la communauté d’Israel comporte Jugement et Miséricorde ensemble.
Telle est la rose pourvue de ses treize pétales, la communauté d'Israël comporte les treize mesures de Miséricorde qui la bordent de toutes parts.
On peut également constater qu’il existe des roses rouges et des roses blanches. C’est en mêlant le rouge et le blanc que l’on obtient la couleur rose.
Le Sefer ha-Zohar se livre à un jeu subtil entre le rouge et le blanc, la rose et la rosée. Il considère parfois que la rose est entièrement rouge, mais que son essence subtile, dissimulée en elle, est blanche.
Zohar II 20 a : “Et il fait paître parmi les roses” (cantique 8:16). Bien que les roses soient entourées d’épines, il sait faire paître parmi les roses.
D’après une autre interprétation, l’Ecriture compare Hashem à une rose, parce que de même que la rose est rouge bien que son jus soit blanc, de même le Saint, béni soit-il, transforme, pour le besoin de son monde, la Rigueur en Clémence.
La rose est à la fois le symbole de keter et de malkhouth, première et dernière sefiroth : un lien intime entre Israël d’en haut (blanc) et Israël d’en bas (rouge).
Elle représente le Moi. Alors que la communauté d'Israël est la malkhouth.
Quand la noukva (femelle) a achevé son développement elle est appelée knesset Israel, l’assemblée d'Israël. C’est pourquoi il est dit que la rose est l’Assemblée d'Israël.
Le blanc et le rouge symbolisent aussi les sefirot Hessed et Guevourah, ainsi que leur personnification Abraham et Isaac.
Zohar III 287a : la Communauté d'Israël est comparée à une rose composée de six pétales. La rose présente deux couleurs : le blanc et le rouge.
Ainsi la communauté d'Israël dit-elle : “Je t’ai réveillé sous le pommier”. A qui ces paroles font-elles allusion ? Aux patriarches. En effet, les patriarches symbolisent les trois couleurs unis dans le pommier : blanc, rouge et jaune ou : Abraham, Isaac et Yacov.
Zohar III 215a : Rabbi Abba, la lumière sainte nous a dit que la blanc est le vêtement d’Abraham, le rouge celui d’Issac, et le jaune est celui de Yacov.
Ou la communauté d'Israël se trouve unie à la rose ?
Au moment où, dans son amour, elle s’unit au Roi suprême, elle reçoit deux roses. Alors, la Communauté d'Israël dit : “Ses lèvres sont comme des roses” (Cantique des cantiques 8:5).
La sefirah Tiféreth sert d’intermédiaire entre des contraires, elle est aussi appelée seror ha-haïm, faisceau de vie.
On retrouve en elle les deux couleurs primordiales, blanc et rouge ; comme le précise le Tanya : dans la terminologie des kabbalistes, cet attribut est appelé tifereth, parce qu’il est fait de deux couleurs, le blanc et le rouge, qui font allusion à Hessed et Gevourah.
En tant que force émotionnelle dans l’Homme, Tifereth est la sincérité ou la beauté, l’harmonie, l’équilibre (en Hébreu c’est le même mot).
Cantique des cantiques 5-10 : "mon caressant est blanc (clair) et rouge, un porte-bannière entre dix mille"
Aaron et David étaient l’image du feu blanc, symbole de la Clémence. La kabbale associe le blanc au métal argent alors que le rouge est associé à l’or, le jugement, le din.
Hiouvar, la blanc araméen et le lys blanc de la plaine de Sharon
Le terme Hiouvar désigne la couleur blanche dans les textes de la Kabbale. Ce nom, plus que le blanc, exprime la révélation et le renouveau.
Il a un caractère transcendant que l’on ne retrouve avec lavan.
Allusivement, dans le Cantique des cantiques, c’est “le lys blanc de la plaine de Sharon”.
En hebreu, le terme est tsah : pure, sans tache, claire. Comme dans l’expression du Cantique des cantiques : "Mon bien-aimé est rouge et blanc" (tsah).
On trouve la forme de Hour plusieurs fois dans la Torah, pour désigner un ancêtre de Betsaleel, l’artisan du Tabernacle. Il était un descendant de Ori, fils de Hour : ben Hour, plus connu sous le célèbre nom de Ben-Hur !
C’est en se basant sur le texte de Daniel (7:9) que l’Idra Zouta développe le concept du Goulgalta Hiouvara : le Crâne Blanc de l’Ancien des Jours.
C’est la source de toutes les Clémences : les trônes qui sont cités dans le verset du prophète Daniel.
Le Goulgalta Hiouvara est la dimension blanche étendue et transcendante, cause de toute contemplation : les “pierres de marbre pur et blanc”.
Les couleurs : blanc rouge et jaune
Malkouth est symbolisée par un puits lorsqu’elle est remplie par le flux divin et qu’elle gouverne les mondes, et par un champ lorsqu’elle est apte à recevoir les flux de Hessed, Guevourah et Tifereth car les pommes sont blanches, rouges et jaunes.
Selon Guershom Sholem, le “champ des pommiers” fait allusion à la Shéhinah.
Malkhout qui la dernière séfirah est symbolisée par la pomme, ou l’ensemble des différentes colorations de la pomme.
Elle réunit les trois couleurs de base : le blanc, le rouge et le jaune, symboles des trois séfirot : Hessed, Guevourah et Tiféreth.
Dans le Cantique des cantiques, la Fiancée en malkouth appelle l’énergie des champs des pommiers : “soutenez-moi d’éclairs (gâteaux), garnissez-moi de pommes, car avide d’amour je suis’” (2:5).
Ce sont les trois patriarches qui représentent aussi ces pommiers.
Qui est le lys ? C’est l’assemblée d'Israël (Zohar 1a).
De même que le lys est “entre les ronces”, il y a en elle blanc et rouge, la Clémence et la Miséricorde.
Il y a 13 feuilles ou pétales qui sont des mesures de miséricorde qui l'entourent dans tous ses côtés.
Si l’on compte 13 mots à partir du premier verset de la Torah dans Béréchit on tombe sur le 1er Elohim : le “Elohim d’ici” cité dans le Zohar. (NB Le mot Elohim est cité 32 fois dans la Torah).
Shoshanna, Knesset Israël et les trois Elohim
Selon les explications du Ramak, le premier Elohim fait sortir les 13 mots, “pour la garder et protéger”. (NB : Moshe Rabbenou a utilisé ces 13 mots après la faute du veau d’or).
Le deuxième Elohim fait sortir 5 feuilles puissantes qui entourent le lys : “le souffle d’Elohim planait sur la surface des eaux” : cela fait allusion au Mashiah et aux 288 étincelles qu'il faut ramener pour qu'il arrive.
Ces 5 feuilles sont nommées “saluts” : c’est ce qui va à la fois la protéger et la sauver.
Ce sont aussi les 5 portes : quel est ce degré du salut ? Selon le Zohar, c’est un sod (mystère).
La knesset Israël s'élève grâce à ces 5 feuilles.
C’est cette “coupe du salut” qui est bue après le birkat hamazone.
Tehilim 113-13 : “Je lèverai la coupe du salut, et le nom de l’Eternel j'appellerai”. Une coupe de vin est prise à la fin d’un repas et on la boit après le birkat. (Le Zohar en parle longuement).
Cette coupe de vin correspond à la coupe des délivrances (saluts). De plus, il existe un très beau midrash sur la coupe de vin que prendra David Hamelech.
En résumé, le premier Elohim a produit 13 degrés pour annuler le mal et produire le Bien ;
le deuxième Elohim produit la Délivrance (5 feuilles) ;
et le troisième Elohim produit la Lumière.
La coupe de bénédiction a besoin d’être sur 5 doigts et “pas plus” (citation du Zohar) car ces 5 degrés suffisent. Comme le modèle du lys qui est assis sur cinq feuilles puissantes, à l’image des 5 doigts.
Le lys est par conséquent la coupe de bénédiction.
Nous avons donc le premier lys qui a besoin d'être entouré et d’être protégé (et on a besoin d’adoucir ses fautes) et dans une autre degré il y a un besoin de délivrance.
Du second elohim jusqu’au troisième elohim on compte 5 mots. A partir de là et après, on a la lumière qui a été créée et “enfouie”.
C’est la lumière qui a été créée, qui a été enfouie et totalisée dans l’alliance qui entre dans la rose et fait sortir en elle la semence (un principe masculin). (NB : le mot “Shoshanna” c’est féminin et le mot “or” (lumière) c’est masculin).
La lumière est dans le brit (l’alliance) qui entre dans la Shoshanna et qui en fait sortir la descendance.
Et cela s’appelle “arbre qui fait fruit” ou dont sa semence est en lui. On est passé du premier jour au troisième jour de la création. ll n’y a pas de distinction entre l’arbre et le fruit ! On peut manger l’arbre !
Traduction du verset : elle a fait sortir de la verdure de plantes qui ensemence de la semence selon son espèce et un arbre qui fait fruit ! (Genèse 1:12). Ce brit a une image qui est ensemencé dans 42 unions ainsi est ensemencé le Nom explicite dans les 42 lettres de l'œuvre du commencement (Zohar).
Sources :
Kabbale et couleurs, le mystère des nuances de la lumière de Georges Lady.
Michaël Sebban - La Rose d'Israël (Zohar 1a) :
LILY OF THE VALLEY - Sortie prochaine de mon single ! En studio. En savoir plus.
Rédigé par Sheinrose.
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C'est extraordinaire ! Merci pour cette belle étude. 🌹